Atelier du CEDRE Jeudi 18 février 2010 : Comment aimer ses franchisés et faire fortune en même temps !
Table ronde : Psychologie et thérapie de groupe dans l'animation d'un réseau. Faut-il introduire un psychologue dans l'équipe d'animation d'une franchise ?
Pierre Elmalek, PDG de Maison de la Literie et ancien président de la FFF.
L'auditoire : entre bonne humeur et humour
Compte-rendu technique atelier du Cèdre Jeudi 18 février 2010 : Comment aimer ses franchisés ?
I. Introduction : Comment animer « efficacement » un réseau de franchisés ? (Olivier GAST, Président du Cèdre)
L’idée de ce thème est survenue suite à la rencontre de Pierre Elmalek, ancien président de la FFF et PDG de la Maison de la Literie, qui a dit : « il faut aimer ses franchisés » lors du dernier congrès de la franchise du Cèdre du mois de décembre dernier.
Dans le contrat de franchise, l’ « amour » du franchiseur à ses franchisés se matérialise à travers les obligations mises à la charge du franchiseur, à savoir :
- La licence de marque
- Le transfert du savoir-faire
- Et la relation continue.
La relation continue est le fondement d’une franchise. Elle est difficile à mettre en place et repose sur un équilibre délicat:
- Le payement de royalties par le franchisé au franchiseur
- L’apport de services du franchiseur au franchisé.
Ainsi, plus le franchisé versera de royalties et plus l’aide et l’animation apportées par le franchiseur seront importantes.
En matière de distribution, et depuis l’entrée en vigueur de la Loi de Modernisation de l’Economie qui impose une certaine transparence, la situation est délicate (cf. atelier Cèdre sur la LME du 26 janvier dernier). On s’aperçoit que les ¾ des franchiseurs ont une gestion floue ; les petites sommes sous le vocable « frais de gestion » et perçues par le franchiseur lui permette de vivre. Cependant, avec l’obligation de signer une convention unique, les franchises de distribution doivent faire preuve de transparence sous peine de voir les associations de franchisés prendre le pouvoir et ce sera la co-franchise.
A titre d’exemple, la franchise SUBWAY a créé une coopérative européenne dont font partie les franchisés et ces derniers gèrent la répartition des RFA. Le franchiseur SUBWAY se contente de toucher les royalties, véritable cercle vertueux.
Ainsi, la vraie franchise se résume à la relation continue entre le franchiseur et le franchisé, relation continue faite d’animation permanente.
Cette relation continue est cependant délicate à maintenir. En effet, au départ, c’est la personne du franchiseur qui fait tout, mais par la suite, une structure se met peu à peu en place:
- Un animateur de réseau
- Un développeur
Le succès de l’Enseigne ALAIN AFFLELOU par exemple tient au rôle joué par le franchiseur. Ce dernier délègue beaucoup mais en aucun cas il ne délègue sa relation personnelle avec ses franchisés. Il est toujours présent pour ses franchisés. C’est le secret de sa réussite.
Il faut donc aimer ses franchisés, les respecter et surtout respecter leur investissement pour que le réseau fonctionne bien.
Dans le contrat de franchise, l’ « amour » du franchiseur à ses franchisés se matérialise à travers les obligations mises à la charge du franchiseur, à savoir :
- La licence de marque
- Le transfert du savoir-faire
- Et la relation continue.
La relation continue est le fondement d’une franchise. Elle est difficile à mettre en place et repose sur un équilibre délicat:
- Le payement de royalties par le franchisé au franchiseur
- L’apport de services du franchiseur au franchisé.
Ainsi, plus le franchisé versera de royalties et plus l’aide et l’animation apportées par le franchiseur seront importantes.
En matière de distribution, et depuis l’entrée en vigueur de la Loi de Modernisation de l’Economie qui impose une certaine transparence, la situation est délicate (cf. atelier Cèdre sur la LME du 26 janvier dernier). On s’aperçoit que les ¾ des franchiseurs ont une gestion floue ; les petites sommes sous le vocable « frais de gestion » et perçues par le franchiseur lui permette de vivre. Cependant, avec l’obligation de signer une convention unique, les franchises de distribution doivent faire preuve de transparence sous peine de voir les associations de franchisés prendre le pouvoir et ce sera la co-franchise.
A titre d’exemple, la franchise SUBWAY a créé une coopérative européenne dont font partie les franchisés et ces derniers gèrent la répartition des RFA. Le franchiseur SUBWAY se contente de toucher les royalties, véritable cercle vertueux.
Ainsi, la vraie franchise se résume à la relation continue entre le franchiseur et le franchisé, relation continue faite d’animation permanente.
Cette relation continue est cependant délicate à maintenir. En effet, au départ, c’est la personne du franchiseur qui fait tout, mais par la suite, une structure se met peu à peu en place:
- Un animateur de réseau
- Un développeur
Le succès de l’Enseigne ALAIN AFFLELOU par exemple tient au rôle joué par le franchiseur. Ce dernier délègue beaucoup mais en aucun cas il ne délègue sa relation personnelle avec ses franchisés. Il est toujours présent pour ses franchisés. C’est le secret de sa réussite.
Il faut donc aimer ses franchisés, les respecter et surtout respecter leur investissement pour que le réseau fonctionne bien.
II. Pourquoi et comment aimer ses franchisés ? (Pierre ELMALEK, ancien président de la FFF et PDG de la Maison de la Literie)
A) La transparence
Le premier point important souligne Pierre Elmalek est la transparence. Le franchisé doit être informé de toutes les sommes perçues par le franchiseur. Dans son réseau, ses franchisés sont au courant de toutes les sommes encaissées. La transparence est primordiale et nécessaire au succès du réseau.
Ainsi, avant de penser à lui, il pense d’abord à ses franchisés. Cela passe par la négociation auprès des fournisseurs et cela toujours dans l’intérêt de ses franchisés (et non pas l’intérêt supérieur du réseau, notion trop impersonnelle). C’est l’addition des « intuitu personae » -franchiseur-franchisé- qui fait la réussite du réseau.
C’est une fois qu’il aura réussi à négocier ces conditions et seulement après, qu’il pourra penser à lui. Le franchiseur doit savoir donner avant de recevoir.
Au départ, la Maison de la Literie, qui ne comptait que 10 franchisés dans les années 80, ne fonctionnait pas si bien ; mais c’est en maintenant cette vision de la relation entre le franchiseur et le franchisé qu’il est passé à près de 400 magasins.
Il faut donc que les franchisés soient au courant de toutes les manières dont le franchiseur gagne de l’argent.
Ainsi, avant de penser à lui, il pense d’abord à ses franchisés. Cela passe par la négociation auprès des fournisseurs et cela toujours dans l’intérêt de ses franchisés (et non pas l’intérêt supérieur du réseau, notion trop impersonnelle). C’est l’addition des « intuitu personae » -franchiseur-franchisé- qui fait la réussite du réseau.
C’est une fois qu’il aura réussi à négocier ces conditions et seulement après, qu’il pourra penser à lui. Le franchiseur doit savoir donner avant de recevoir.
Au départ, la Maison de la Literie, qui ne comptait que 10 franchisés dans les années 80, ne fonctionnait pas si bien ; mais c’est en maintenant cette vision de la relation entre le franchiseur et le franchisé qu’il est passé à près de 400 magasins.
Il faut donc que les franchisés soient au courant de toutes les manières dont le franchiseur gagne de l’argent.
B) La relation franchiseur-franchisé
La relation personnelle est le deuxième élément fondamental de la réussite du réseau. Le franchiseur doit veiller à conserver cette relation quasi-intime et amicale avec ses franchisés.
Pierre Elmalek raconte qu’en 1980, il recrute un couple de franchisé pour l’ouverture d’un magasin à Angoulême. La franchise fonctionne bien et à l’âge de la retraite, le fils de ce couple reprend le magasin. Il y a peu, à la demande de ce même couple (anciens franchisés Maison de la Literie) Pierre Elmalek s’est rendu à Angoulême pour les revoir et dîner avec eux. Les vieux franchisés étaient aux anges ! « Ces petites choses » témoignent d’une vraie relation bienveillante et de la véritable assistance du franchiseur envers ses franchisés.
Autre anecdote : Pierre Elmalek reçoit récemment un coup de fil de son franchisé situé à Annemasse. Ce dernier vient de divorcer et lui demande s’il peut prendre sa participation dans la société. Pierre Elmalek accepte. Tout cela fait partie de ce que le franchiseur doit faire et doit donner à ses franchisés.
Il y a un équilibre au sein de la relation franchiseur-franchisé : dès lors que le franchisé a l’impression que le franchiseur met tout en œuvre pour lui, il est d’accord pour payer – notamment ses royalties, il faut donc savoir donner de sa personne.
A titre d’exemple, à l’occasion d’une Convention Annuelle, Pierre Elmalek a fait comprendre à ses franchisés que pour parvenir à leur accorder tous les services souhaités, il fallait augmenter de 2% la redevance publicitaire. Les franchisés ont tout de suite accepté, car le franchiseur a toujours joué la simplicité sans vouloir contourner les problèmes et les questions des franchisés. Il faut rester transparent !
IL faut donc « aimer ses franchisés » mais il faut également que ces derniers aiment le franchiseur, l’admirent pour tout ce qu’il a fait pour eux…
Autres témoignages de la relation de confiance :
- « Pierre Elmalek a accordé des garanties bancaires à un franchisé qui n’avait pas de capital, sans rien lui demander en retour. Le franchiseur ne propose rien, il est seulement là pour rendre dans la limite du possible les services demandés par le franchisé ».
- « Un jour, une personne est venue le voir pour monter une franchise sans aucun fond. Pierre Elmalek a accepté d’investir en échange d’une prise de participation. Un mois plus tard, ce franchisé rachetait le concurrent et aujourd’hui, il possède 21 magasins ! Le franchiseur et le franchisé sont toujours associés et leur relation fonctionne parfaitement bien grâce à la confiance mutuelle ».
Il faut donc apporter assistance et animation au franchisé. Au fur et à mesure que le réseau grandit, la relation s’accélère. Il faut donc que le franchiseur soit compétent et sache s’entourer.
Le franchiseur recrute des collaborateurs pour animer ses franchisés. Ces collaborateurs ont été formés afin de guider le réseau dans le même esprit. Il faut imprégner les franchisés de la culture du réseau.
Cependant, il faut veiller à ne pas bousculer le franchisé. Il y a une façon de communiquer avec le franchisé et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle le franchisé aime son franchiseur. Le collaborateur doit animer le réseau comme le souhaite le franchiseur ; en respectant les gens et en faisant preuve de courtoisie et de diplomatie. Il y a une manière de se comporter afin que le franchisé arrive à aimer aussi son franchiseur.
Mais il y a également des franchisés plus difficiles que d’autres et dans ce cas, c’est le franchiseur lui-même qui prend le relai et non plus le collaborateur-animateur. Le franchiseur doit ainsi savoir faire preuve de leadership lorsque cela est nécessaire.
Le réseau La Maison de la Literie n’a pas toujours affiché de tels résultats. En 1995, Pierre Elmalek a connu une période difficile. Cependant, tous les franchisés qu’il avait en 1995 travaillent toujours à ses côtés aujourd’hui. Ce succès s’explique par :
- L’implication du franchiseur
- La transparence du franchiseur
- Et la clarté de ses propos.
Ces trois éléments font la force de la relation de franchise ; d’ailleurs Pierre Elmalek n’a jamais connu de procédure contentieuse engagée par un de ses franchisés. Sa force réside donc dans :
- La négociation avec ses franchisés
- La transparence
- La préparation de l’avenir.
Aimer ses franchisés, cela implique également de savoir gérer l’avenir avec eux.
Pierre Elmalek raconte qu’en 1980, il recrute un couple de franchisé pour l’ouverture d’un magasin à Angoulême. La franchise fonctionne bien et à l’âge de la retraite, le fils de ce couple reprend le magasin. Il y a peu, à la demande de ce même couple (anciens franchisés Maison de la Literie) Pierre Elmalek s’est rendu à Angoulême pour les revoir et dîner avec eux. Les vieux franchisés étaient aux anges ! « Ces petites choses » témoignent d’une vraie relation bienveillante et de la véritable assistance du franchiseur envers ses franchisés.
Autre anecdote : Pierre Elmalek reçoit récemment un coup de fil de son franchisé situé à Annemasse. Ce dernier vient de divorcer et lui demande s’il peut prendre sa participation dans la société. Pierre Elmalek accepte. Tout cela fait partie de ce que le franchiseur doit faire et doit donner à ses franchisés.
Il y a un équilibre au sein de la relation franchiseur-franchisé : dès lors que le franchisé a l’impression que le franchiseur met tout en œuvre pour lui, il est d’accord pour payer – notamment ses royalties, il faut donc savoir donner de sa personne.
A titre d’exemple, à l’occasion d’une Convention Annuelle, Pierre Elmalek a fait comprendre à ses franchisés que pour parvenir à leur accorder tous les services souhaités, il fallait augmenter de 2% la redevance publicitaire. Les franchisés ont tout de suite accepté, car le franchiseur a toujours joué la simplicité sans vouloir contourner les problèmes et les questions des franchisés. Il faut rester transparent !
IL faut donc « aimer ses franchisés » mais il faut également que ces derniers aiment le franchiseur, l’admirent pour tout ce qu’il a fait pour eux…
Autres témoignages de la relation de confiance :
- « Pierre Elmalek a accordé des garanties bancaires à un franchisé qui n’avait pas de capital, sans rien lui demander en retour. Le franchiseur ne propose rien, il est seulement là pour rendre dans la limite du possible les services demandés par le franchisé ».
- « Un jour, une personne est venue le voir pour monter une franchise sans aucun fond. Pierre Elmalek a accepté d’investir en échange d’une prise de participation. Un mois plus tard, ce franchisé rachetait le concurrent et aujourd’hui, il possède 21 magasins ! Le franchiseur et le franchisé sont toujours associés et leur relation fonctionne parfaitement bien grâce à la confiance mutuelle ».
Il faut donc apporter assistance et animation au franchisé. Au fur et à mesure que le réseau grandit, la relation s’accélère. Il faut donc que le franchiseur soit compétent et sache s’entourer.
Le franchiseur recrute des collaborateurs pour animer ses franchisés. Ces collaborateurs ont été formés afin de guider le réseau dans le même esprit. Il faut imprégner les franchisés de la culture du réseau.
Cependant, il faut veiller à ne pas bousculer le franchisé. Il y a une façon de communiquer avec le franchisé et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle le franchisé aime son franchiseur. Le collaborateur doit animer le réseau comme le souhaite le franchiseur ; en respectant les gens et en faisant preuve de courtoisie et de diplomatie. Il y a une manière de se comporter afin que le franchisé arrive à aimer aussi son franchiseur.
Mais il y a également des franchisés plus difficiles que d’autres et dans ce cas, c’est le franchiseur lui-même qui prend le relai et non plus le collaborateur-animateur. Le franchiseur doit ainsi savoir faire preuve de leadership lorsque cela est nécessaire.
Le réseau La Maison de la Literie n’a pas toujours affiché de tels résultats. En 1995, Pierre Elmalek a connu une période difficile. Cependant, tous les franchisés qu’il avait en 1995 travaillent toujours à ses côtés aujourd’hui. Ce succès s’explique par :
- L’implication du franchiseur
- La transparence du franchiseur
- Et la clarté de ses propos.
Ces trois éléments font la force de la relation de franchise ; d’ailleurs Pierre Elmalek n’a jamais connu de procédure contentieuse engagée par un de ses franchisés. Sa force réside donc dans :
- La négociation avec ses franchisés
- La transparence
- La préparation de l’avenir.
Aimer ses franchisés, cela implique également de savoir gérer l’avenir avec eux.
III. Aspects juridiques et contractuels de l'animation d'un réseau de franchisés (Me Gilles MENGUY, Avocat & Solicitor, Gast & Associés).
La problématique de l’amour relevée par Pierre Elmalek est une variable essentielle, mais qui ne se trouve ni théorisée dans le contrat de franchise ni dans le document d’information précontractuelle. Ce n’est pas une notion développée dans le droit positif.
Sur le plan juridique, cette notion d’amour est délicate, d’autant plus qu’aucun régime juridique n’en a été dégagé.
La notion d’amour peut s’entendre de différentes façons :
- L’amour au sein d’un couple
- L’amour filial, d’un père envers son enfant
- L’amour au sein d’une fratrie
- L’amour du chef : qui peut illustrer notre propos.
Cet amour peut même quelque chose d’incestueux : mélange d’amour au sein d’un couple, amour filial et amour du chef ; d’où un équilibre délicat pour arriver à une bonne relation de franchise.
Au sein de la relation de franchise, la naissance de l’amour intervient lors de la signature du document d’information précontractuelle. C’est le moment où se cristallise le sentiment amoureux. Or il y a un paradoxe car :
- D’une part, le franchiseur à travers le document d’information précontractuelle va donner de l’amour au franchisé en l’incitant à intégrer le réseau ;
- D’autre part, le contrat qui devra être signé relève de l’ordre de la contrainte et de la dépendance du franchisé envers son franchiseur. En signant le contrat, le franchisé accepte de se soumettre à une situation inconnue future. Le seul support que détient le franchisé est la personnalité du franchiseur, le document d’information précontractuelle et les informations incluses dans le D.I.P.
Certains partenaires ne réussissent pas à passer le cap, d’autres vont réussir la transformation de la relation en relation amoureuse au sens biblique du terme !
Le moment clef réside dans le déficit de connaissance qu’a le franchiseur sur la personne du franchisé. Ce déficit est important. C’est un aspect à travailler, le franchiseur doit parvenir à connaître le candidat franchisé afin que la relation soit bilatérale et que la relation ne repose pas seulement sur une personne mais sur sa personnalité profonde.
Il existe aujourd’hui des techniques aux Etats-Unis permettant au franchiseur de mieux connaître « l’âme » du franchisé.
Ensuite, l’amour doit durer un temps défini (durée définie dans le contrat) et il faut que la magie soit entretenue pendant cette durée. Il faut donc veiller à entretenir cet amour avec chacun de ses franchisés et avec chacun d’eux maintenir le souffle amoureux, cellule secrète entre le franchiseur et le franchisé. Cela passe par : - Le respect des engagements - Le cercle vertueux : les deux parties sont là pour réussir ensemble.
Afin d’entretenir ce souffle amoureux, il faut créer des rites afin que chacun sache comment travailler. A titre d’exemple, un réseau a conçu un mécanisme de conseil au sein duquel les franchisés et le franchiseur se regroupent et organisent des comptes rendus autour de différents thèmes. La réussite du réseau tient à la création d’un lieu de rituel ; cet aspect est à travailler avec soin.
Cependant, les français se montrent assez hostiles aux représentations ; ils n’aiment pas dialoguer.
Sur le plan juridique, cette notion d’amour est délicate, d’autant plus qu’aucun régime juridique n’en a été dégagé.
La notion d’amour peut s’entendre de différentes façons :
- L’amour au sein d’un couple
- L’amour filial, d’un père envers son enfant
- L’amour au sein d’une fratrie
- L’amour du chef : qui peut illustrer notre propos.
Cet amour peut même quelque chose d’incestueux : mélange d’amour au sein d’un couple, amour filial et amour du chef ; d’où un équilibre délicat pour arriver à une bonne relation de franchise.
Au sein de la relation de franchise, la naissance de l’amour intervient lors de la signature du document d’information précontractuelle. C’est le moment où se cristallise le sentiment amoureux. Or il y a un paradoxe car :
- D’une part, le franchiseur à travers le document d’information précontractuelle va donner de l’amour au franchisé en l’incitant à intégrer le réseau ;
- D’autre part, le contrat qui devra être signé relève de l’ordre de la contrainte et de la dépendance du franchisé envers son franchiseur. En signant le contrat, le franchisé accepte de se soumettre à une situation inconnue future. Le seul support que détient le franchisé est la personnalité du franchiseur, le document d’information précontractuelle et les informations incluses dans le D.I.P.
Certains partenaires ne réussissent pas à passer le cap, d’autres vont réussir la transformation de la relation en relation amoureuse au sens biblique du terme !
Le moment clef réside dans le déficit de connaissance qu’a le franchiseur sur la personne du franchisé. Ce déficit est important. C’est un aspect à travailler, le franchiseur doit parvenir à connaître le candidat franchisé afin que la relation soit bilatérale et que la relation ne repose pas seulement sur une personne mais sur sa personnalité profonde.
Il existe aujourd’hui des techniques aux Etats-Unis permettant au franchiseur de mieux connaître « l’âme » du franchisé.
Ensuite, l’amour doit durer un temps défini (durée définie dans le contrat) et il faut que la magie soit entretenue pendant cette durée. Il faut donc veiller à entretenir cet amour avec chacun de ses franchisés et avec chacun d’eux maintenir le souffle amoureux, cellule secrète entre le franchiseur et le franchisé. Cela passe par : - Le respect des engagements - Le cercle vertueux : les deux parties sont là pour réussir ensemble.
Afin d’entretenir ce souffle amoureux, il faut créer des rites afin que chacun sache comment travailler. A titre d’exemple, un réseau a conçu un mécanisme de conseil au sein duquel les franchisés et le franchiseur se regroupent et organisent des comptes rendus autour de différents thèmes. La réussite du réseau tient à la création d’un lieu de rituel ; cet aspect est à travailler avec soin.
Cependant, les français se montrent assez hostiles aux représentations ; ils n’aiment pas dialoguer.
Par la suite, le rite va générer deux conséquences :
- Dans un premier temps : le désordre amoureux. Cela équivaut à la situation de crise au sein du réseau. D’un point de vue juridique, les franchisés sont dans une situation d’infantilisation, le dirigeant a disparu en emportant avec lui tous les rites. Cela ne se résout pas forcément facilement. A ce stade, le franchiseur cherche à se faire de nouveau aimer par ses franchisés.
Le franchisé a besoin de se confier. Il va aller voir son avocat. Le drame est que l’avocat est là pour « manipuler la confession ». Le confesseur va utiliser la relation en reportant la faute sur le franchiseur (transmutation des valeurs à la Nietzsche).
C’est à ce moment là que le franchiseur doit se tourner vers les franchisés afin de rétablir la relation et l’équilibre. Il faut utiliser tous les outils de la franchise pour sauver cette relation.
- Dans un second temps : la relation va aboutir au divorce. La cessation de la relation est difficile à gérer. Le contrat prévoit la cessation de la relation (clause résolutoire / clause de non concurrence…). Si le franchisé souhaite partir, il faut que le franchiseur le laisse partir à la condition qu’il ait payé toutes les sommes qu’il devait.
- Dans un premier temps : le désordre amoureux. Cela équivaut à la situation de crise au sein du réseau. D’un point de vue juridique, les franchisés sont dans une situation d’infantilisation, le dirigeant a disparu en emportant avec lui tous les rites. Cela ne se résout pas forcément facilement. A ce stade, le franchiseur cherche à se faire de nouveau aimer par ses franchisés.
Le franchisé a besoin de se confier. Il va aller voir son avocat. Le drame est que l’avocat est là pour « manipuler la confession ». Le confesseur va utiliser la relation en reportant la faute sur le franchiseur (transmutation des valeurs à la Nietzsche).
C’est à ce moment là que le franchiseur doit se tourner vers les franchisés afin de rétablir la relation et l’équilibre. Il faut utiliser tous les outils de la franchise pour sauver cette relation.
- Dans un second temps : la relation va aboutir au divorce. La cessation de la relation est difficile à gérer. Le contrat prévoit la cessation de la relation (clause résolutoire / clause de non concurrence…). Si le franchisé souhaite partir, il faut que le franchiseur le laisse partir à la condition qu’il ait payé toutes les sommes qu’il devait.
IV. Table ronde : Psychologie et thérapie de groupe dans l'animation d'un réseau. Faut-il introduire un psychologue dans l'équipe d'animation d'une franchise ?
Ce psychologue gère les frustrations des franchisés qui augmentent avec le temps. Après la période de séduction qui dure trois mois à compter du désir pour le franchisé de signer le contrat de franchise, le franchisé souvent, après l’ouverture de son point de vente, ressent une certaine frustration directement liée à un sentiment d’abandon. C’est là qu’au Etats-Unis, les thérapeutes exercent leur art.
La poche de frustration du franchisé augmente mécaniquement au fur et à mesure des années qui passent. Cette frustration ne doit pas devenir pathologique, sans quoi on observe très souvent un début de dissidences. Le franchisé entraînera avec lui d’autres franchisés également frustrés.
Aux Etats-Unis, ces psychologues-thérapeutes gèrent ces phases de frustration.
En conclusion, créer un tel service de thérapie de groupe avec un psychologue professionnelle spécialisé dans la thérapie de groupe peut amener à régler de nombreux soucis dans la relation franchisé-franchiseur. Le thérapeute réussit parfois à réanimer la flamme amoureuse initiale !
La poche de frustration du franchisé augmente mécaniquement au fur et à mesure des années qui passent. Cette frustration ne doit pas devenir pathologique, sans quoi on observe très souvent un début de dissidences. Le franchisé entraînera avec lui d’autres franchisés également frustrés.
Aux Etats-Unis, ces psychologues-thérapeutes gèrent ces phases de frustration.
En conclusion, créer un tel service de thérapie de groupe avec un psychologue professionnelle spécialisé dans la thérapie de groupe peut amener à régler de nombreux soucis dans la relation franchisé-franchiseur. Le thérapeute réussit parfois à réanimer la flamme amoureuse initiale !