Commission de travail Section-SAP du 21 avril 2009 : Franchise, coopérative, succursale, quelle technique de développement est la plus adaptée ?
Des nouveaux adhérents au Cèdre Section SAP : IDEAL SERVICES et UN TEMPS POUR VOUS.
Pour cette commission de travail, une dizaine d'enseignes étaient présentes dont IDEAL SERVICES et UN TEMPS POUR VOUS
La première règle à suivre au moment de la création de son réseau de franchise est la vitesse d’ouverture des points de vente franchisés. Il faut aller vite pour couvrir le marché national, avoir un volume, une masse avec laquelle travailler.
Des enseignes bien connues telles que QUICK et MAC DONALD’S ont, une année, ouvert 300 points de vente ! La qualité se trouve d’ailleurs plus facilement dans le grand nombre.
Ce qui est particulièrement intéressant pour les franchises de SAP est qu’à partir de 100 franchisés, on peut créer un nouveau circuit de distribution, comme par exemple un circuit de produits liés au service proposé. Il faut un assez grand nombre de franchisés pour cela. Par exemple, quand on offre des services de baby-sitting, on va pouvoir en plus vendre des cartables, avec comme avantage la confiance des clients envers le franchisé. Il y a toute une série de concepts possibles autour de la maison notamment.
L’inconvénient rencontré en France et qu’on ne retrouve pas dans des pays tels que les Etats-Unis est que l’indépendant, pour être reconnu comme tel, ne doit pas avoir de lien de subordination. Cela peut être un problème et conduire parfois à la requalification en un contrat de travail. Aux Etats-Unis, l’indépendant, pour avoir cette qualité, doit seulement avoir une indépendance financière. Les autres critères importent peu.
Cette commission a également été l’occasion d’évoquer le fonctionnement spécifique de la franchise ACADOMIA.
Elle fonctionne selon le schéma suivant :
(Pour un schéma plus détaillé de ce modèle, nous vous invitons à vous reporter au compte-rendu de l’atelier du 14 octobre 2008)
Une des particularités du modèle développé par ACADOMIA est que les parents et le professeur donnent mandat au franchisé afin qu’il les mette en relation, les assiste et gère entre autres la relation de travail. Ainsi le franchisé devient mandataire, les parents et le professeur étant les mandants.
Ensuite, le franchisé donne mandat au franchiseur de réaliser tous les dossiers de réduction d’impôts, fiches de paie, etc. Cela a pour conséquence le bon fonctionnement de la franchise et de son pan administratif qui est ainsi géré par des centres administratifs.
A l’origine, les parents achetaient un coupon qui correspondait à une prestation. Le coupon était ensuite donné au professeur en échange d’une heure de travail. Ce coupon matérialisait ainsi le contrat de travail unissant le professeur aux parents. Cette méthode du coupon s’est avérée problématique pour différentes raisons (perte du coupon, utilisation reportée, ...).
Elle a ainsi été abandonnée au profit d’une autre méthode plus productive.
Aujourd’hui, pour payer le professeur, un ordre est donné sur une plateforme, un portail au niveau du franchiseur, qui paie lui-même le professeur.
Ainsi un mandat d’encaissement est en plus donné au franchiseur. Le franchisé n’est ainsi pas bloqué dans son développement et peut se concentrer sur l’animation du point de vente et la réception physique des familles et des professeurs.
L’argent est viré sur le compte bancaire du franchiseur, avec un numéro de compte par franchisé. Le franchiseur gère l’ensemble de l’argent par points de vente.
Quand le paiement a lieu, la moitié correspond aux charges sociales, une partie correspond à la marge du franchisé, une partie est le salaire du professeur et une autre correspond à la redevance.
Le bénéfice de cette méthode réside dans le fait que le franchiseur va pouvoir garder le restant de la somme et ne va payer l’Etat et le professeur que lorsque la prestation sera réalisée.
De plus, dans son nouveau contrat de franchise, ACADOMIA inclut désormais les charges sociales dans l’assiette du calcul de la redevance alors qu’avant il ne prenait en compte que la marge du franchisé.
Le contrat précise également que les franchisés doivent réaliser un certain nombre d’heures par an : 8000 heures la première année, puis entre 20 et 25.000 heures les troisièmes et quatrièmes années.
Aux Etats-Unis ce schéma serait compliqué à mettre en place car les SAP, pour être crédibles, doivent être prestataires et non mandataires.
Il existe différentes hypothèses à envisager lorsqu’on veut développer un commerce indépendant organisé. La coopérative en est un exemple :
- La Coopérative groupement développée notamment par l’enseigne ECF (Ecole de Conduite Française) est une forme de leadership par une personne qui va fédérer des petites « écoles » indépendantes. Ce groupement ne lui appartient pas. Il a un statut de salarié, avec, cependant, un salaire conséquent. Il n’y a pas de vision capitalistique dans cette forme de commerce indépendant organisé.
- La « Coope-franchise » est une synthèse des techniques de franchise et de coopératiive Elle a été inventée par Olivier Gast en 1995 au cours d’un dîner-débat du CEDRE.
Avec la coopérative, la force est politique. Les personnes à la tête de la coopérative savent s’occuper de leurs adhérents. Elle s’organise autour d’un schéma horizontal.
La franchise, elle, est une discipline verticaliste. Elle a explosé par rapport aux coopératives qui fonctionnent avec un système démocratique dans lequel le Conseil d’administration et le Président sont élus à la majorité par les adhérents du groupement. L’inconvénient de la coopérative et sa régression s’expliquent par le fait que le développement dans le commerce moderne est une question de vitesse or la coopérative est connue pour sa lenteur dans les prises de décisions.
En effet, les adhérents empêchent l’application des politiques commerciales votées par la majorité. C’est cette inertie qui constitue le principal handicap de la coopérative.
Aucune « coope-franchise » n’a encore été créée mais la synthèse de ces deux techniques permettrait d’allier la force politique d’une coopérative à la discipline verticaliste de la franchise.
Un autre commerce indépendant organisé qui fonctionne bien est le succursalisme.
Il s’agit de l’option la plus simple, destinée à ceux qui possèdent des ressources financières importantes. Le problème est que le patron de la succursale est salarié.
L’alternative serait alors d’avoir un succursalisme participatif où le patron aurait une part significative de sa propre boutique.
Il existe également la possibilité de passer par une association (Loi de 1901) qui peut être franchisée. Ce serait alors une approche politique public/privé non dénuée d’intérêt.